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2. LA VILLA ROMAINE CISIRIANA


LA VILLA ROMAINE CISIRIANA

 

Ce panneau vous présente un lieu qui n’existe plus, mais les éléments que nous vous présentons devraient vous aider à l’imaginer.

 

Dès le XIXsiècle, on suppose la présence d’une villa romaine (domaine rural composé d’une habitation et de dépendances). La construction de la gare révèle les vestiges d’un habitat antique : murs, canalisations, tuiles, mosaïques. Plus tard, en 1971, deux autres sols mosaïqués sont dégagés et prélevés dans le quartier de 

la Sarrazinière. 

 



Construction de la villa au 1er siècle

 

En 2017, une opération préventive de diagnostic réalisée par l’Inrap révèle des maçonneries et un sol mosaïqué sur une parcelle mitoyenne. Il demeure peu de doute sur l’identification d’un vaste établissement gallo-romain d’une certaine aisance, situé à mi-distance entre deux colonies antiques : Vienna et Lugdunum (Lyon) en surplomb du Rhône.

 

En 2019, Archeodunum SAS, opérateur en archéologie préventive, met au jour la partie occidentale de la riche villa, occupée au plus tôt au début du Ier siècle jusqu’au IVe siècle. La fouille occupe une emprise de 1250 m². L’ensemble étant situé en rupture de pente, le tiers occidental a malheureusement entièrement disparu sous l’effet de l’érosion. Les vestiges conservés permettent néanmoins de reconnaître différents espaces d’habitation délimités à l’ouest par un vaste portique en U dont le centre est formé d’un arc-de-cercle. Ce portique muni d’une colonnade s’ouvre sur un jardin ou une cour faisant face au Rhône.



La villa occupée sur près de trois siècles a subi différents travaux de réaménagements, tant au niveau des pièces que du portique.

 

Il s’agit de véritables témoins de la fréquentation et de choix esthétiques et structurels liés aux différentes générations qui se sont succédé dans les lieux.

 


Réaménagements de la villa de la fin du 1er siècle au 2e siècle

Dans son état le plus élaboré, la villa est munie de sols mosaïqués bichromes (noir et blanc) accompagnés d’enduits peints ornant les murs. 

Une colonnade stuquée et de probables fontaines alimentées à l’aide de canalisations en plomb agrémentent les espaces extérieurs.


  



Le réseau hydraulique est essentiel dans les établissements gallo-romains, permettant, dès cette époque, l’évacuation des eaux usées par l’intermédiaire de conduits menant à des égouts collecteurs et de conduites sous pression pour l’adduction. L’ensemble de ces éléments sont présents dans la villa.

 

L’aisance des propriétaires se traduit également par le biais du mobilier archéologique retrouvé. Outre les céramiques, ont été découverts du mobilier métallique (miroir, etc.), des marbres d’importation ainsi que des antéfixes (plaques décoratives en terre cuite fixées à l’extrémité d’une rangée de tuiles). 

Elles forment une frise représentant, dans notre cas, des visages ainsi que des motifs végétaux, le tout rehaussé de couleurs. 



Des antéfixes, une découverte peu commune.

 

C’est également la vie des habitants qui est illustrée grâce à des graffites (ou graffitis : dessins, inscriptions murales) incisés sur des céramiques représentant des motifs mais aussi de rares inscriptions dont l’une est en grec ! Il s’agit là d’une découverte assez rare, non seulement les inscriptions en grec sont peu communes en Gaule et d’autant plus sur céramique. La villa est finalement abandonnée au IVsiècle suite à un incendie peu violent dont les traces sont visibles sur certains sols et dans les niveaux de démolition.

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