SÉRÉZIN-DU-RHÔNE
Les terres sur lesquelles notre village s’est installé ont été occupées depuis longtemps.
Selon Marius Bordel, historien amateur passionné, les premières traces remontent à la protohistoire, soit du 3e au 1er millénaire avant notre ère. « Des fouilles faites en 1928, puis en 1953, dans le Pain de Sucre (voir panneau 4) permirent la découverte de foyers contenant des morceaux de vases caliciformes, comme il s’en faisait à l’âge du bronze et l’âge du fer, c’est-à-dire 1500 ans environ avant J-C. » écrit-il, dans La petite histoire de Sérézin, résumant ainsi une étude de l’archéologue M. Albert Vassy qui a mené des fouilles sur les lieux. Ce type de vase de la fin du néolithique, qui présente une forme de calice, se rencontre dans les plus anciennes sépultures.
Dans le rapport fait au Congrès de la revue Rhodania en 1929, il décrit ses découvertes : fragments de galets éclatés par le feu, rares os d’alimentation et nombreux tessons céramiques plus ou moins élaborés, plus ou moins décorés. Il émet alors « l’idée que cette terrasse a plutôt servi de refuge temporaire que d’habitat permanent : pourtant, il a fallu un certain temps pour permettre l’accumulation de tant de débris ».
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Sérézin selon le plan napoléonien de 1931
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Reprenons La petite histoire…
« En 1959, un foyer fut découvert, avec des ossements humains sous abri rocheux dans la falaise du Pain de Sucre (…) Ces trouvailles permettent donc d’affirmer qu’il y eut quelques habitants avant l’arrivée des Romains.
Dans l’ordre chronologique, on peut imaginer qu’il s’agissait de populations ibères et ligures (1600 av J.C.), puis celtes ou gauloises (400 av. J.C.) puis allobroges et ségusiaves (150 av. J.C). Mais il est certain qu’il n'y avait pas d’agglomération et seulement de-ci, de-là, quelques foyers mobiles dans les grottes de l’accueillante falaise du Pain de Sucre ».
Dans les siècles suivants, sur ces terres ont vécu des populations soumises à des autorités politiques très diverses. Vous pourrez lire sur le panneau « La Villa romaine » (panneau 2) ce qu’il en a été lors de l’installation des Romains.
Après eux, la région voit l’invasion des Francs, des Burgondes, et à deux reprises des Sarrazins. Elle passe sous l’autorité des Mérovingiens, des Carolingiens, et reste de 1032 à 1349 terre d’Empire de Germanie. Les Comtes de Savoie et les Dauphins de France s'opposent durant 6 guerres successives, pour la possession des terres, l’Ozon faisant en principe la limite entre eux.
Des conférences en vue de la paix tentent de régler ces rivalités sanglantes, dont l’une à Notre-Dame de Limon en 1291, et une autre à Saint Symphorien en 1325.
La paix est enfin signée en 1352. Sérézin fait alors définitivement partie du Dauphiné et donc du Royaume de France.
Les terres de notre village appartiennent ensuite à des seigneurs, dont l’un construit le Château, maintenant démoli (panneau 9).
Nous n’avons que peu d’informations concernant l’histoire du village dans les siècles suivants. La petite histoire… rapporte les recherches du Chanoine J-B Lanfrey publiées en 1930 ; selon lui, notre village comprend 22 familles en 1448 mais le nombre précis d’habitants n’est pas connu. Ce nombre s’élève à 112 personnes, en 1696, sachant que ni les étrangers, ni les domestiques, ni les hospitalisés ne sont décomptés.
Peut-être Sérézin a-t-il souffert des guerres de religion alors que les troupes des différentes factions occupent alternativement Ternay et Saint-Symphorien-d’Ozon, mais nous n’en avons pas trace.
De même, aucun document n’offre de pistes pour décrire notre village au moment de la Révolution de 1789. La liste des desservants qui établissent l’état-civil permet de dire que le curé qui officiait en 1772 était M. Vallet. Dans un ouvrage de Mlle de Francieu intitulé La vie de Claude Dhières, il est dit que M. Vallet refusa de prêter serment, mais M. Bordel note que malgré cela, il est encore curé de Sérézin en 1792 puisqu’il signe toujours les actes d’état-civil. La chapelle où il vivait existe toujours mais n’est plus accessible. Elle a été remplacée en 1871 par l’église actuelle (panneau 12).
Comme au long des siècles précédents, au XIXe siècle, les habitants du village continuent de vivre de la terre : petits troupeaux, arbres fruitiers, vignes, potagers constituent une agriculture de subsistance et de vente sur les marchés. Cette activité va diminuant drastiquement puisqu’en 2003, il ne reste plus que 3 exploitations.
Mais notre village connaît dès le XVIIIe siècle une activité industrielle qui ira croissant jusqu’à la moitié du XXe siècle.
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Sérézin dans l’Isère jusqu’en 1968 avec ses grandes cheminées témoins de ses usines. |
Cela commence par les moulins établis sur l’Ozon, (panneaux 5 et 7). Puis la création d’une gare (panneau 3), la transformation de chemins en routes et rues (panneau 14) et la proximité de Lyon aident à l'installation de différentes usines (panneaux 6 et 10) qui contribuent à façonner la physionomie du village, par exemple par la construction de la première usine Giroud dans ce qui est maintenant le plus vieux quartier du village (panneau 8) et l’édification de la Cité Giroud (panneau 11). Au cours des deux derniers siècles, mairie, écoles et bibliothèque (panneau 13) contribuent grandement au développement de la vie sérézinoise.
Notre village est fait de ce brassage du passé et du présent, nous espérons que le parcours que vous allez suivre saura vous le faire apprécier.
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Vue de Sérézin depuis le Pain de sucre. |
Ce parcours patrimonial réalisé par l’association « Sérézin d’Hier » a vu le jour grâce au soutien financier de la municipalité de Sérézin-du-Rhône, sous le mandat de Mireille Bonnefoy.
Nos remerciements vont également au Conseil Départemental du Rhône et à la Délégation Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports (DRAJES) de la Région Académique Auvergne-Rhône Alpes, et à nos généreux donateurs, dont la Maison des Jeunes et de la Culture (M.J.C.) de Sérézin-du-Rhône.
Sources :
Bordel Marius : La petite histoire de Sérézin.
Chapotat Gabriel : rapport archéologie, paléo-botanique 1987
Giraud Thierry : Industrie, artisanat et rapports sociaux à Saint-Symphorien- d’Ozon
Laporte Christophe : Musée St Romain en Gal
Nouet Camille : Archeodunum
Sérézin d’Hier : Sérézin, un village au bord de l’Ozon.
Vassy Albert : un habitat protohistorique à Sérézin – congrès 1929
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