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14. L'AVENUE DU DAUPHINÉ


 L’AVENUE DU DAUPHINÉ

L’avenue du Dauphiné, nommée tout d’abord « Route de Givors à Lagnieu » puis  « Grande Rue », est l’artère principale de Sérézin. Réalisée en terre battue à partir de 1836 par le département de l’Isère, elle devient carrossable en 1841.

Avenue du Dauphiné, côté est

Eliane Chanut se souvient que dans les années 1950, il y a peu de circulation et la route sert de terrain de jeux. Les trottoirs sont rares, les bordures sont faites de talus d’herbe et d’orties où il ne fait pas bon tomber lorsqu’on apprend à faire de la bicyclette. La route s’anime à partir de 6 heures du matin, avec les personnes qui vont prendre le train et les ouvriers et ouvrières qui se rendent à l’usine. Puis ce sont les écoliers et les ménagères qui vont faire leurs courses quotidiennement. La circulation est rythmée par l’activité de passage des charrettes de blé, de foin et de fruits qui laissent derrière elles une odeur inoubliable. Le soir, ce sont les cressonniers de Saint-Symphorien-d’Ozon qui apportent leurs balles de cresson à la gare, en camionnette, à vélo avec remorque tirée par deux chiens ou en char à banc attelé à un cheval. 


Eliane rapporte une anecdote qu’elle a entendue : « Je suis d’un petit village de Saint Symphorien d’Ozon, mes parents étaient cressonniers. Quand les hommes étaient trop occupés, j’allais à la gare de Sérézin ; le cheval connaissait bien la route : en remontant il s’arrêtait tout seul au « café Guichard » ; je le faisais repartir et il s’arrêtait à nouveau au « café Pascual !» ».

 A la fin du XXe siècle, cette voie devient l’unique rue commerçante du village, puisqu'on a perdu peu à peu la boucherie Mollard de la rue Claude Brosse (fermée en 1939), la boucherie Comte (devenue entre-temps épicerie) de la rue des Cardoux et l’épicerie-café Piot de la rue de l’Ozon.

 Peu après l’entrée du village par l’Est, on trouve depuis 1925, sur la droite, le café restaurant Pascual. La salle de café accueille les villageois, à l’étage, une grande salle fait office de salle des fêtes. On y danse la valse, la java, le tango et le paso le samedi soir. Son restaurant devient célèbre : on y vient pour fêter un baptême, un mariage, une communion, un anniversaire et les cadres des industries de la vallée de la chimie y apprécient le raffinement des plats de Pierrot. Devenu hôtel-restaurant « La Bourbonnaise », l'établissement cessera son activité et sera démoli en 2018.


 En face de la Bourbonnaise se trouvent, jusque dans les années 1960, plusieurs artisans-commerçants (cordonnier, coiffeur ...) ; il reste encore un bureau de tabac et une épicerie qui font face à l’église. A l’angle de la rue de l’Ozon, la maison Colombier a connu plusieurs destinations : auberge, café, garage, avant de devenir maison d'habitation. Avant de s’implanter après 1960 dans la zone artisanale à la sortie du village, les établissements Colombier fabriquent des moellons en mâchefer et béton dans leur cour et vendent des matériaux de construction.



De l'autre côté de la rue, on passe devant la boulangerie qui est très ancienne : on lit dans les
archives qu’elle côtoyait une auberge au XVIIIe siècle. En face, la salle Sainte Geneviève succède à une pension puis un café et des appartements. Elle sert de réfectoire pour les employées de l’usine Giroud. Elle est aussi la salle du « patronage » pour les jeunes qui s’y réunissent pour différentes activités de loisirs. L’ensemble de l’immeuble sera transformé en appartements.

Café tenu par Jeanne Pascual qui deviendra la salle sainte Geneviève    

En direction de l’Ouest, suivent alors l’école maternelle en 1978 puis l’école élémentaire dès 1957 prendront place dans les prés des fermes Cuzin et Drevon.

Sous l’impulsion de Claude Roche, maire de 1983 à 2001, un grand immeuble est construit face aux écoles, hébergeant des nouveaux commerces (poste, pharmacie ...) au rez-de chaussée et des appartements en étage. A côté, un ensemble de bâtiments accueille la bibliothèque, des salles municipales, des habitations et divers locaux pour artisans et commerçants.

Puis l’avenue du Dauphiné nous conduit dans un autre quartier très vivant : en lieu et place de l’immeuble actuel à l’angle de la rue des Verchères, un bâtiment en pisé de trois étages, construit en 1866 sous le mandat de Pierre Devaux (maire de 1863 à 1870) abrite la mairie, l’agence postale, l’école des garçons et trois appartements. Les paysans viennent peser leurs chars chargés de denrées sur une bascule devant la mairie. Ce bâtiment sera démoli en 2003 et la nouvelle mairie sera érigée 1 rue de Ternay.

 

 

Plusieurs commerces sont installés autour de la place de la mairie (aujourd'hui place Pierre Verbaere) : boucherie, épicerie, boulangerie-café-restaurant Cothenet, (devenu l’auberge du Dauphiné et la pizzeria Maurizio).

 

En face, à côté de l'ancienne mairie, le café-restaurant-épicerie tenu, entre autres, par la célèbre « Mère Guichard » : une salle à l’étage devient salle de cinéma le samedi soir. Le projecteur est installé dans les toilettes, et les spectateurs se serrent sur des bancs en bois. C’est jour de fête !

Café restaurant Guichard

La vogue s’installe deux fois par an sur la place. Les manèges de chevaux de bois, d’autos tamponneuses, les balançoires, le stand de tir à la carabine se côtoient et le soir, nous dansons sur la route.

 

La vogue sur la place de la mairie
                                           
Jusqu’à la fin du XXe siècle, l’avenue du Dauphiné continue jusqu’au pont de chemin de fer avec quelques entreprises aujourd’hui disparues.



 

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